DEVELOPPEMENT

DEPASSEMENT

ECOCIALISME

 

 

Préambule 2

Le socialisme réel 3

Le développement actuel 4

Régressions et progrès 5

Les pathologies 5

La possibilité d’un progrès 5

Eco-munisme ou social-mondialisme ?

 

 

Jean-Paul Foscarvel

Janvier 2008

 

 


Préambule

 

 

Cette réflexion est partie de la lecture de Jürgen Habermas « Après Marx ».

 

Comme si cet ouvrage contenait en lui une clef que je cherchais.

 

 


Le socialisme réel

 

 

Une des clefs apportées par cet ouvrage, écrit à une époque où les socialismes existaient encore, est de mettre en évidence leur caractère non pas novateur, avancé, vis-à-vis du capitalisme, constituant une étape ultérieure, mais au contraire était une structure de type étatique forte, à faible diffusion universelle.

Il suffit pour s’en persuader de se remémorer les luttes entre la Chine et l4URSS, pour se rendre compte à quel point ces systèmes étaient au fond des Empires non pas post, mais pré-capitalistes. Le fait qu’ils soient devenus des pays capitalistes ordinaires devient alors logique.

 

Pendant ce temps, le capitalisme, lui, s’est développé :

*   Intégration de nouvelles formes d’exploitation, par le biais du taux de profit informationnel

*   Intégration de nouveaux pays

*   Marchandisation accrue de ce qui autrefois ne l’était pas (services publics, etc.)

*   Intégration poussée inter étatique

 

Face à cela les oppositions ont eu une réaction de replis, comme si le modèle de « socialisme » d’état  n’avait pas échoué.

 

Or l’histoire montre que seuls les stades ultérieurs peuvent durablement succéder aux stades antérieurs. Non l’inverse. L’illusion d’une postériorité du socialisme provient du fait que le modèle intégrait un niveau social élevé. Mais en réalité ce niveau social reposait sur une équidistribution de la pauvreté, ce que reprochait ses détracteurs. Ce modèle constituait certes une avancée face aux sociétés russe et chinoise d’origine, mais pas par rapport aux pays capitalistes avancés.

 

 


Le développement actuel

 

 

Le capitalisme est donc entré dans une phase nouvelle. Celle-ci, comme les précédentes, représente également un degré d’aliénation plus poussée, donc un part de régression sociale accrûe.

 

Une dialectique de progrès  régressif est donc en acte qui nécessite la lutte de ceux qui en subissent les conséquences. Mais cette lutte ne saurait être victorieuse à partir de concepts eux-mêmes régressifs.

 

Comme dans les luttes antérieures, deux tendances sont en concurrence :

*   La tendance régressive qui cherche à revenir sur des acquis, ou des valeurs du passé, et cherche à retrouver une stabilité en figeant les évolutions. Dans le passé, le corporatisme a été une tendance de cet ordre.

*   La tendance progressive, qui accompagne le mouvement d’universalisation en en dépassant le caractère régressif au niveau social. C’est cette tendance qui a produit les luttes de classe du mouvement ouvrier avec les conquêtes de droits qui les ont accompagnées.

 

Une autre voix, est celle qui consiste à admettre le monde tel qu’il est, et à accepter les régressions sans lutte par un espoir individuel, ou un aveuglement voulu. Mais cette voie ne peut être que provisoire et aboutit à la sclérose sans rémission.

 

La période actuelle a vu naître une gauche sclérosée au sein du Parti Socialise, présentant l’acceptation du système comme seule perspective, et une gauche radicale régressive, qui lutte pour revenir à un état fort. L’émergence d’une gauche réellement progressive reste à trouver. Le débat sur l’Europe a été à ce propos lumineux, entre une gauche du « oui » au libéralisme et une gauche du « non » au libéralisme également, mais sans proposer de contre-projet européen.

 

Nous voyons bien d’ailleurs en France où nous mène ce nationalisme, sous prétexte de démocratie, lorsque le président à peine élu redéfinit péremptoirement les conditions socio-économiques du pays. Un niveau post étatique permet d’éviter de telles dérives fascisantes, où la politique spectacle prend en otage les conditions de vie des citoyens.

 

Le premier pas vers un espace démocratique, social, universel est le pas qui succède à l’état, donc pour nous l’Europe.

 

Il faudrait proposer une déclaration des principes européens et une organisation post étatique qui prenne en compte le social et ouvre la voie au dépassement du capitalisme.

 


Régressions et progrès

 

Le fait qu’une société ne soit pas remplacée par une société de type plus archaïque ne signifie pas que des régressions ne soient pas également présentes.

 

Dans l’histoire, de telles régressions ont eu lieu, à partir de crises qui ont donné lieu à des replis sur des normes antérieures. Comme chez l’homme, des phases de l’existence donnent lieu à des retours en arrière, qui peuvent par la suite être, ou non, dépassés.

 

Les pathologies

 

Les descriptions sociétales, notamment celles du matérialisme historique, font référence à des évolutions normales, ou nominales, d’où sont exclues les différentes pathologies, blocages, retour en arrière, voire effondrement et fin de civilisation. 

 

Un être humain peut se trouver bloqué par rapport au développement qui va du nourrisson à l’adulte libre. Tout le domaine de la psychanalyse traite ce gendre de situation, l’individu « normal » n’en étant jamais exempt.

 

Une société entière est d’autant plus complexe qu’un être humain. La structure n’en est pas linéaire et homogène. Des communications inconscientes ont lieu, des développements inégaux se font jour, des parties de la société stagnent tandis que d’autre régressent, ou évoluent.

 

La France actuelle, par exemple, est dans un stade général de régression, sociale, sociétale, économique et politique. Les parties évoluées de la société n’étant plus motrices, soumises à des conditions où la créativité est contrainte jusqu’à ne plus exister ; le système social, acquis après des siècles de lutte, étant totalement remis en cause pour être remplacé par au système de contrôle et de répression de la population. Le président lui-même (Nicolas, Paul, Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa), qui devrait représenter la sagesse d’un peuple, n’en est que la part la plus désinvolte, dépensant sans vergogne au titre qu’il est chef et possède tous les droits. Il y a là une perversion fondamentale de la fonction (représenter démocratiquement les citoyens) pour faire place à un retour au monarque égocentrique (qui considère que le bas peuple est là pour son seul bon plaisir). Il est par là à la fois le symptôme et le vecteur d’une régression.

 

Si cela peut être vrai d’un pays, rien n’indique que cela ne puisse pas être le cas de l’humanité tout entière. Le schéma téléologique du matérialisme historique est un schéma théorique et nominal,  qui ne prend en compte ni les accidents, ni les dysfonctionnements, ni les maladies.

 

La possibilité d’un progrès

 

La période actuelle où d’une part l’hemme (homme et/ou femme) prend conscience du caractère limité des ressources dont il dispose, et d’autre part une petite minorité tend à s’accaparer sans limite l’ensemble de la production de la planète, montre à quel point nous restons fragiles, et nous pouvons soit courir à notre perte en suivant aveuglément ces élites dominées par l’hybris, soit au contraire nous assurer un certain avenir en acceptant la limite et en partageant les ressources.

 

De ce point de vue, le libéralisme peut être vu, soit comme une régression à un niveau social antérieur, soit comme une progression vers un niveau supérieur d’universalisme : la mondialisation est au cœur de cette dialectique qui est un argument des libéraux.

 

Plutôt que de résister par l’illusion d’un retour à un niveau d’universalité moindre, il nous faut lutter  pour que ce niveau d’intégration contienne en germe des conditions d’existence meilleures. Est-il logique qu’un états-unien ait un meilleur accès à l’énergie, la connaissance, la santé, qu’un citoyen burkinabé ou malgache ? Si la réponse est non, alors cela implique que concrètement ce droit soit garanti pour tous, donc que ces ressources puissent être gérées mondialement de façon démocratique et non capitaliste.

 

Pour cela, il est nécessaire que les opposants au capitalisme, de façon internationale, communiquent, échangent leurs idées, comme pour le forum social mondial, mais non dans un but que chacun chez lui construise son petit état socialiste protégé, mais œuvre pour un échange de ce que rend nécessaire l’appartenance à une même humanité. Cela d’autant plus que la terre s’échauffe.

 

Il s’agit de construire les bases d’un Eco-mondisme où la place de chacun est conditionnée par le respect de l’autre, où l’homme se réconcilie avec lui-même, son voisin, et la planète, afin que tous puissent vivre.