L’absence d’essence fait sens

O heure lourde d’une saison tendancielle. N’y a-t-il rien à espérer que cette engeance d’une oléfine manquante qui chèrement se fait attendre ?

Et nos élites qui se noient dans un vert, olive. Car qui fait quoi ?

Je crois, pourtant, en l’homme. Car il est temps.

Temps de renverser les paradigmes, de détourner les sens de ce qui fut, pour ressurgir nouveau.

Car des idées, il y en a, mais elles se cachent dans nos têtes oublieuses. Saurons nous décrire ce formidable projet qu’un sens se donne aux choix que nous n’avons pas fait.

La mouette use-t-elle de carburant pour voler ? le chat abuse-t-il de SMS pour se faire comprendre ? Le lièvre va-t-il chercher son béton à Hurlaville pour fabriquer son terrier ?

La nature n’avait pas besoin de l’homme pour survivre, s’étendre, s’épanouir. Demain non plus, elle n’en aura plus besoin. Elle n’en a jamais eu besoin.

Nous, si. Et nous l’ignorons. Si en trois siècles nous épuisons les stocks accumulés depuis des millions d’années, pouvons nous nous prétendre durables. Le séquoia rigole.

Alors soyons modestes, arrêtons les bêtises, limitons la casse, et sauvons-nous nous-mêmes.

Des Grands Chefs, uniquement réoccupés d’eux-mêmes, nul besoin. Des idées, des coïncidences, des amitiés, des sourires, cela : oui.

Finis les 4x4, les sports inutiles de Formule 1 à Paris Dakar, les chevauchées stupidement vrombissantes, les consommations de cons sommés de l’être.

Finis les dérivés qui hantent nos assiettes par engrais interposés, la tabagie cognitive qui porte vers le toujours plus pour à la fin toujours rien, car justement, on sait bien.

Pêche à la voile, vol plané, architectures ensoleillées de verdure aux oiseaux dans les couloirs, et le moins qui devra nous caractériser. Travailler moins pour survivre plus longtemps, tant pis pour les diviseurs de dividende, une heure en moins, c’est une jacuzzi de moins pour le plus haut, et pour cinq heures un yacht. Mais justement, c’est cela qui nous mine.

Réduire, ralentir, s’offrir le temps d’un conte aux amis retrouvés, s’ouvrir à la lenteur de ne pas savoir, oublier, et retrouver le sens du choux-fleur. La pierre angulaire peut aussi servir de climatisation si elle est bien placée.

Et lorsque les barrières se ferment, un signal peut cueillir l’indélicatesse d’un plein à faire exploser le réel si l’on n’y met terme. Le conducteur appréciera ce fait.

Il faut songer le réel et non singer le passé. Nos élites n’en peuvent plus de faire coïncider l’imagination avec leurs rêves de possession. Ils sont pris dans les étapes de leurs soupirs sans rémission : pour eux, il est trop tard.

Alors reste le cœur, partage entre les mêmes, aux milles différences, d’idées de places en rues, pour que notre destin ne soit pas l’apothéose apocalyptique qu’ils n’osent même plus susurrer. Il suffit de voir leur cinéma, où la corde n’est qu’un vieux souvenir, pour connaître la cure qu’ils nous concoctent.

L’hydrocarbure n’est pas la condition humaine, et la vie se lasse à trop broyer de noir. Trouvons des quatre éléments, air, terre, eau et feu ce qui nous emballera vers le futur, pour à nouveau être en phase avec ce grand Autre qu’est la Nature, sans l’abandon d’une culture qui nous est si chère.

Habermas l’avait dit, et il nous faut trouver la clef, mais pour cela, comme l’issue du labyrinthe, chercher là  où on ne sait plus imaginer la porte.  

 

Jean-Paul Foscarvel